Connaissez-vous vraiment tout sur l’invention du vélo ?

Passer de la roue au vélo…

Quand on sait que la roue a été inventée en Mésopotamie vers 3 500 avant J.C, peut-être même avant en Europe centrale, on peut se demander pourquoi il a fallu attendre plus de 5 000 ans avant l’invention du vélo moderne qui n’est intervenue qu’au 19ème siècle.

D’autant plus que l’homme a bien avant cela créé des mécanismes d’ingénierie à priori beaucoup plus complexes comme la locomotive à vapeur, le sous-marin (si si) ou encore le phonographe.

Était-ce si évident que personne n’y a pensé ? Après tout, c’est seulement 20 ans après la conquête de la Lune qu’un homme a eu l’idée d’ajouter des roulettes aux valises ! Trompettes et tambours… on va peut-être vous en boucher un coin mais la raison tient en 3 mots : c’est un « concours de circonstances ».

 

 

70 ans de recherches… peu confortables

Que l’on se le dise, si d’aucuns ont découvert le vélo ou un engin qui s’en approche avant le 19ème siècle, l’Histoire n’est pas encore au courant : avec les animaux de trait capables de transporter de lourdes charges sur tout type de terrain, on comprend que le vélo n’ait pas été à l’ordre du jour des inventions.

Merci donc à notre ami le baron Karl von Drais qui est le premier en 1817 à concevoir un moyen de transport à deux roues, l’une derrière l’autre. Cet engin est connu en France sous le nom de draisienne puis de vélocipède (véloce = rapide, pède = pied) car tenez-vous bien, sans chaine ni pédales, le but à ce stade est “de faire marcher une personne avec une grande vitesse”, en poussant le sol avec les pieds donc.

La draisienne, c’est chouette, mais ses successeurs se disent quand même qu’un moyen mécanique d’actionner les roues serait encore mieux, quitte à expérimenter l’équilibre : notre engin est équipé de pédales en 1861, puis d’une roue arrière surdimensionnée (parfois jusqu’à 3 mètres) qui lui vaut le nom de Grand-Bi (et le surnom de boneshaker, casse-os). La vitesse est là, mais au détriment de la sécurité.

La chaîne apparait en 1879, on y est presque… mais si l’on peut aujourd’hui pédaler autrement qu’en danseuse (pour ménager le fessier), c’est grâce à nos compatriotes André et Edouard Michelin qui, en 1891, perfectionnent le bandage en caoutchouc rempli d’air de John Boyd Dunlop en séparant la chambre à air du pneu. La bicyclette moderne est née !

 

 

Pour un engin qui met du temps à s’imposer comme un moyen de transport utile

Que de cascades réalisées par nos inventeurs pour un engin dont personne à l’époque ne comprend vraiment l’utilité ! Car la bicyclette est longtemps vue comme un divertissement ostentatoire pour les aristocrates, un passetemps éphémère, peu pratique voire dangereux que personne ne prend au sérieux et qui va à contre-courant des moyens de transport contemporains pensés sur 4 roues.

Ce n’est qu’une fois perfectionné, doté d’un système de freinage, d’éclairage et de changement de vitesses fiables qui la rendent à la fois confortable, sécurisée et performante que la commercialisation la bicyclette démarre réellement.

Avec la seconde révolution industrielle, elle gagne enfin en popularité, sa production de masse rend son coût de fabrication et d’achat abordables, notamment pour les ouvriers. Avec l’essor de l’automobile, les routes modernes se développent, plus régulières et praticables, notamment pour les vélos.

D’abord instrument de distraction réservé à une élite, il faut donc attente les années 1900 pour que le vélo gagne ses lettres de noblesse. Avec le succès populaire du Tour de France inauguré en 1903, le vélo se démocratise enfin et devient dès lors, un vrai symbole du quotidien pour le grand public.