Après Boulogne-Billancourt et Villejuif, nous rendons visite aux Pantinois et Pantinoises, qui habitent eux-aussi une ville chargée d’histoire. Suivez le guide.
Les Grands Moulins
Vous êtes peut-être déjà passé devant ces bâtiments à l’architecture impressionnante en vous demandant quelle(s) histoire(s) ils cachaient… En 1802, Napoléon ordonne la construction du Canal de l’Ourcq afin d’approvisionner Paris en eau potable. Ce même canal attirera l’entreprise des Grands Moulins de Pantin au début des années 1920 : Haug et Zublin, des architectes hollandais, réalisent un moulin de huit étages qui rappelle ceux d’Alsace. Très vite, 190 000 tonnes de farine sont produites chaque année, essentiellement à destination de Paris, faisant des Moulins de Pantin une des premières minoteries de France. Sévèrement abîmés lors de la seconde Guerre Mondiale par les bombardements, partiellement reconstruits par la suite, les Grands Moulins ferment en 2001 avant de devenir, après de gros travaux d’aménagement, les bureaux de BNP Paribas en 2009.
Les Grands Moulins © Benh Lieu Song – Flickr
La Manufacture des Tabacs
A l’époque où le tabac avait le vent en poupe, dès 1876, la Manufacture joua un rôle important dans l’économie de la ville et son développement urbain. Ce lieu emblématique de Pantin a néanmoins souffert d’une concurrence trop sévère, ce qui a conduit le gouvernement à annoncer sa fermeture en 1980. Après 19 mois d’occupation, la Manufacture produit en 1983 son dernier paquet de Gauloises “rouges” vendues à la fête de l’Humanité ou des galas de soutien. L’usine a également servi de décor pour La Lectrice de Michel Deville ou Delicatessen de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet.
Pantin et les Guerres Mondiales
La gare de Pantin fut un lieu stratégique lors des deux Guerres Mondiales. Durant la bataille de la Marne d’abord, quand des taxis parisiens furent réquisitionnés le 5 septembre 1914 pour prendre en charge des unités d’infanterie à la gare de Pantin et les emmener ensuite sur le front… Et contrer ainsi l’offensive allemande qui se dirigeait rapidement et sûrement vers Paris ! Les souvenirs de cette gare sont par contre bien moins glorieux pendant la seconde Guerre Mondiale, puisque des convois de déportés en partirent pour les camps jusqu’en 1944.
La piscine municipale Leclerc
La piscine municipale de Pantin est construite en 1937 par Charles Auray : c’est une des premières de la région parisienne. Sa particularité ? Elle puise ses sources dans la nappe phréatique profonde, chose remarquable pour l’époque. Son architecture si particulière évoque les réalisations de l’architecte Willem-Marinus Dudok, référence dans le mouvement moderne néerlandais : volumes horizontaux, fenêtres basées en ruban, décoration assignée à certaines pièces intérieures… Ses particularités en font un monument classé historique en 1997.
Piscine municipale Leclerc © Jérémy Cuenin – Département de la Seine-Saint-Denis
Marie-Madeleine Guimard
Surnommée “la Terpsichore du XVIIIe siècle” (Muse de la danse dans la mythologie grecque), Marie-Madeleine Guimard (1743-1816) est une célèbre danseuse du XVIIIème siècle, adulée aussi bien à la cour des rois Louis XV et Louis XVI qu’à l’Opéra. Elle fut mécène et révéla notamment le peintre français Fragonard. Bien qu’elle vécut à Paris et s’offrit un hôtel rue de Varennes, dans le faubourg Saint-Germain, elle préféra toujours sa petite maison et son théâtre de Pantin, situés aujourd’hui à l’emplacement de l’école Paul Langevin. “On parle d’aller à Pantin comme d’aller à Versailles” : elle y donnait des spectacles dont la légende disait que certains étaient libertins…