3 classiques de la littérature pour redécouvrir la passion sous toutes ses formes

Envie de plonger dans des histoires romantiques pour rester dans l’ambiance de la Saint-Valentin ? Oubliez Roméo et Juliette ou Belle du Seigneur : la passion peut naître dans bien d’autres domaines que l’amour.

 

Martin Eden de Jack London

Difficile de ne pas voir de similitude entre le personnage de Martin Eden et son auteur, bien que ce dernier se soit toujours défendu d’une dimension autobiographique dans son œuvre.

Publié en 1909, Martin Eden est un de ces romans que l’on dévore et qui chamboule une existence : on y suit l’évolution sociale et intellectuelle de ce jeune marin, venu des bas-fonds d’Oakland, subjugué par la jeune bourgeoise Ruth Morse. Souhaitant à tout prix devenir digne d’elle, Martin Eden découvre la culture, la littérature et une vocation jusqu’ici insoupçonnée : l’écriture.

Il s’y adonne alors avec ferveur, persuadé que son talent sera un jour reconnu et lui permettra d’en vivre… et d’épouser Ruth, s’affranchissant ainsi de sa condition sociale.

La citation à garder en tête :
« En dépit des trésors de beauté qu’il avait en lui et de son désir éperdu de créer, c’était pour elle qu’il se battait. Il était un amoureux d’abord et avant tout ; il subordonnait tout le reste à l’amour. »

Si vous êtes un peu rouillé.e de la lecture, le film de Pietro Marcello sorti en 2019 et consacré à ce personnage haut en couleurs est une bonne alternative.

 

Mauprat de George Sand

Nous connaissons de George Sand la fameuse Mare au Diable ou encore La petite FadetteMauprat est un de ces romans méconnus mais ô combien novateurs pour l’époque, mêlant féminisme et philosophie.

La famille Mauprat se divise en deux branches : l’une est composée de coupe-jarrets infréquentables et violents dont fait partie Bernard. L’autre ne compte plus que deux personnalités portant bonté et sagesse en fer de lance : Edmée et son père Hubert.

Capturée par les Mauprat prêts à la déshonorer, Edmée parvient à impressionner Bernard. Il s’engage à la sauver à condition qu’il soit le premier homme à qui elle accordera ses faveurs. Mais sa cousine reste femme de caractère : elle se refuse tant qu’il ne sera pas éduqué, le poussant à s’affranchir de sa condition et de l’éducation malsaine prodiguée par sa famille. La passion amoureuse transforme ici Bernard de Mauprat, qui devient au fil des pages de plus en plus humain et cultivé.

La citation à garder en tête :
« Moi qui suis habituée à m’interroger sur toute chose et à me gouverner moi-même, comment voulez-vous que je prenne pour maître un homme soumis à l’instinct guidé par le hasard ? »

 

L’Œuvre d’Emile Zola

Quatorzième volume de la saga des Rougon-Macquart, L’Œuvre nous entraîne, toujours sur fond de naturalisme propre à Zola, dans le monde de l’art.

Claude Lantier, fils de Gervaise dans L’Assommoir, souhaite imposer une nouvelle forme de peinture loin des canons néo-classiques de l’époque : l’impressionnisme. Avec ses amis peintres et sculpteurs, il s’élance dans la création avec passion et rage. Son objectif : être exposé au Salon qui se tient tous les ans. Sa rencontre avec Christine, modèle, muse et garde-fou devant l’abîme de la création, lui fera découvrir la passion amoureuse. Leur relation évolue en même temps que Claude s’adonne à la peinture.

L’Œuvre reste un roman sur la créativité, l’amour mais également l’amitié : Pierre Sandoz, romancier cherchant lui aussi le succès, soutient corps et âme Claude dans sa quête. On retrouve dans le personnage de Claude des traits de Cézanne, ami d’enfance de Zola… tandis que ce dernier s’est lui-même portraituré sous les traits de Sandoz !

La citation à garder en tête :
« Je ne veux pas m’en aller avec toi, je ne veux pas être heureux, je veux peindre. » ou « « Ces filles qu’il chassait de son atelier, il les adorait dans ses tableaux, il les caressait et les violentait, désespéré jusqu’aux larmes de ne pouvoir les faire assez belles, assez vivantes. »