Après Villejuif, nous vous emmenons ce mois-ci découvrir les secrets d’une autre commune de la Métropole du Grand Paris. Direction le 92, rive gauche : Boulonnais.es ou non, n’en perdez pas une miette.
Une ville de blanchisseurs
Tout commence sous Louis XIV : les courtisans des villes de Saint-Cloud et de Versailles confient régulièrement leur linge aux blanchisseuses des couvents de Boulogne. En 1694, la demande est telle que deux faubourgs de blanchisseurs sont créés pour encadrer les entrées du village. A la fin du XIXème, la profession recouvre presque les deux tiers du territoire boulonnais : plus de 450 blanchisseurs sont recensés !
Prestataires des hôtels, restaurants et autres collectivités de la région parisienne, les ancêtres des pressings ont employé des générations et des générations de Boulonnais… Jusqu’à l’avènement du lave-linge.
Du Rock à Boulogne
C’est au 62 rue de Sèvres qu’a été produit le fameux Can’t Buy Me Love des Beatles, dans les studios d’enregistrement Pathé-Marconi ; détruits à la fin des années 90, et remplacés par un commerce et des immeubles d’habitation aujourd’hui.
Avant sa sortie, le single des Beatles avait battu un record de pré-commande au Royaume-Uni (2,1 millions) et s’était placé directement en tête des hit-parades.
Les Beatles n’étaient pas les seuls à apprécier les studios Pathé-Marconi : on pouvait y rencontrer Sting, Elton John ou encore les Rolling Stones qui y enregistrèrent cinq albums parmi lesquels le célèbre Some Girls et son cultissime Miss You.
Moteur ? Action !
Durant la première moitié du XIXème siècle, Boulogne devient la ville du cinéma. En effet, c’est en 1922, au 49 quai du Point du Jour qu’Henri Diamant-Berger fonde les premiers studios modernes de cinéma français qui deviendront en 1926 les Paris Studios Cinémas. Le système d’enregistrement sonore Western Electric leur permit de passer du cinéma muet au cinéma sonore/parlant et accéléra la renommée des studios.
Les studios du Point du jour furent longtemps une référence de l’audiovisuel français, de nombreuses émissions télévisuelles y furent enregistrées jusqu’au début des années 90 comme La chasse au trésor, La roue de la fortune, Le jeu de la vérité.
Les ruines du château Rothschild
Vous connaissez sûrement le château Rothschild, situé au 11 ter boulevard Anatole France ? Avant d’être laissé à l’abandon, le château fut longtemps un des lieux de rencontre de la haute société. Entre 1842 et 1843, Chopin y écrivit sa quatrième ballade dédiée à la fille du Baron.
Entouré de jardins “à la française” et “à l’anglaise”, l’édifice fut construit de 1855 à 1861 dans le style Louis XIV. Durant l’Occupation, en 1939, la famille Rothschild fuit en Grande Bretagne. Le château est alors confisqué par la marine allemande qui s’y installe et le pille de ses objets les plus précieux : œuvres d’art, meubles, statues.
A l’arrivée des troupes américaines en 1944, le château devient un cercle de transit, ce qui accentuera sa dégradation : les pagodes, ponts, kiosques et arbres du parc servent de bois de chauffage.
Aller au Japon sans prendre l’avion ? Rien de plus simple
Pour cela, il suffit juste de vous rendre aux jardins Albert Kahn. Après son deuxième voyage au Japon, le banquier philanthrope en ramène des portes, deux maisons et un pavillon de thé, le tout en pièces détachées. Grâce à l’expertise d’un jardinier et d’un charpentier-maçon, eux-mêmes japonais, il y crée un village similaire à ce qu’il a pu découvrir lors de ses voyages.
Le paysagiste Fumiaki Takano y conçoit un jardin japonais moderne avec deux ponts de bois, une montagne couverte d’azalée et des berges de galets. Fermez les yeux. Bienvenue à Kyoto.