Cher.e.s vélibeurs et vélibeuses, ouvrez grands les yeux et laissez-vous embarquer dans une balade à travers le temps où les artistes côtoient les empereurs sous le regard serein d’une nature envoûtante.
C’est à Rueil-Malmaison que l’on vous emmène aujourd’hui, entre les berges verdoyantes où les impressionnistes allaient puiser l’inspiration et les parcs de châteaux dont l’impératrice Joséphine foula les longues allées.
Si vous êtes à la recherche de deux heures de dépaysement et avez soif d’aventures, n’hésitez plus, enfourchez votre vélib’ et laissez-vous guider tout au long de notre parcours 😉
Départ/Arrivée : station n°25001 Colmar – Victor Hugo
Place aux impressionnistes
La balade commence place des impressionnistes, d’où l’on a une superbe vue sur l’île de Chatou, source d’inspiration inépuisable des peintres. De Monet, Sisley à Morisot, Manet, et en passant par Pissarro, Degas ou encore Caillebotte, tous ont été séduits par la lumière frémissante de ses berges.
Si on y regarde de plus près, on peut apercevoir la Maison Fournaise, célèbre guinguette immortalisée par Renoir dans son Déjeuner des canotiers en 1880.
À côté de cette dernière, les fauvistes André Derain et Maurice de Vlaminck avaient installé leur atelier où Matisse et Apollinaire avaient leurs habitudes.
On pourrait dire de cette île qu’elle était une sorte d’ « Upper East Side » de la culture !
En remontant la Seine, le Parc des impressionnistes s’étend sur plus d’un hectare, hommage à Claude Monet et son jardin de Giverny. Les couleurs vivaces des fleurs et les jeux d’eau donnent au parc un charme d’antan.
Envie de faire une pause ? Profitez du calme du jardin dans l’intimité du kiosque et admirez la nature qui vous entoure.
Dans l’intimité de Joséphine : Le Château de la Petite Malmaison
Abandonnons nos amis impressionnistes pour mieux suivre la trace impériale de l’une des plus célèbres Joséphine.
Figure emblématique de l’époque napoléonienne, Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon, fut la première impératrice des Français. Son couronnement en l’église Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804 peint par David est l’un des plus célèbres tableaux du musée du Louvre. En 1809, le couple impérial se sépare, cédant aux tensions familiales et à l’incapacité de Joséphine à concevoir un héritier. Celle-ci se retire alors définitivement dans son domaine de la Malmaison dont nous parcourons désormais les allées.
Au loin, le château de la Petite Malmaison surplombe l’avenue Napoléon. Bâti en 1805 par l’impératrice, cet ancien pavillon de réception servait de retraite à Joséphine. Seuls ses « hôtes de qualité » y étaient admis !
Une vaste serre chaude le jouxtait alors, symbole de la passion vivace de Joséphine pour les plantes.
Demeure privée et classée, elle reste ouverte toute l’année aux visiteurs individuels et sur rendez-vous pour les groupes.
Un peu plus loin en direction du Château de la Malmaison se dresse l’Atelier Grognard. Bâti au XIXe siècle, ce magnifique édifice au style industriel de la Belle Époque abritait une ancienne fabrique de plaques destinées à la gravure.
Aujourd’hui, le bâtiment est un lieu culturel proposant de nombreux spectacles et expositions artistiques.
Sur la piste impériale : le Château de la Malmaison et le parc de bois-Préau
Passé les grilles du domaine, vous voilà plongé.e dans l’Histoire de France, face au château qui fut construit pour l’impératrice et qui devint la résidence privée des célèbres amants. Napoléon le cèdera à Joséphine après leur séparation ; elle s’y éteindra en 1814.
Le château fut également le centre du gouvernement français pendant le Consulat. Napoléon y séjourna ainsi régulièrement jusqu’en 1804 avant de lui préférer le château de Saint-Cloud. Il possède encore aujourd’hui un très beau mobilier de style Directoire-Empire et son un parc est ravissant.
Poussez encore un peu plus loin, vous ne pouvez pas passer à côté du château de Bois Préau. Si ce dernier est en rénovation, le parc qui entoure la dernière acquisition de l’impératrice et qui abrita son médecin ainsi que quelques-unes de ses collections, vaut le détour. Ce jardin à l’anglaise de 17 hectares est un lieu riche en diversité, essences végétales rares ou encore arbres centenaires tel que le noisetier de Byzance, le Charme commun, le Pin de Corse ou le Séquoia géant, un véritable éveil pour les sens des petits et grands !
N’oubliez pas, vous ne pouvez pas rentrer avec votre vélo dans l’enceinte des parcs ! Prenez garde à bien déposer vos vélib’ à la station n°25002 Hôtel de Ville de Rueil-Malmaison ou à la Station n°25004 Marcel Pourtout – Édouard Manet
Un détour dans le vieux bourg : L’Église Saint-Pierre Saint-Paul et la Caserne Guynemer
Perdez-vous maintenant dans les ruelles du vieux bourg de la ville. Vous voyez l’élégante façade de l’église Saint-Pierre Saint-Paul ? Construite en 1633, elle est l’œuvre de Lemercier, l’architecte de Richelieu (ce dernier est également derrière un des bâtiments de la plus vieille université de Paris… vous avez deviné ? la Sorbonne ! On retrouve ainsi une certaine similitude entre les deux façades 😉).
Si plusieurs restaurations ont modifié la structure originale, on peut toujours apercevoir le portail nord-est de style Renaissance.
Cependant si l’église est encore célèbre aujourd’hui, c’est avant tout parce qu’elle abrite les tombeaux de Joséphine et de sa fille la Reine Hortense.
Quelques rues plus loin, on découvre la caserne Guynemer qui accueille aujourd’hui le musée des Gardes suisses. Vous y découvrirez les objets et les costumes de ce corps d’élite de l’Ancien Régime qui fut chargé d’assurer la garde et la protection du roi.
Unités militaires de mercenaires helvétiques, les Gardes suisses étaient employés sous forme de contrats de louage par des souverains pour assurer leur protection et la garde de leurs résidences.
Petite anecdote : le seul corps de Gardes suisses encore en activité se trouve au Vatican !
Le Parc de l’Amitié
Pour terminer notre balade en beauté, quoi de mieux que de célébrer l’amitié ? Avant de retourner à notre station de départ, faisons un crochet par un petit jardin aussi charmant qu’inattendu : le Parc de l’amitié.
Véritable havre de paix au style japonais, ici on s’imprègne des parfums des plantes aromatiques présentes : menthe, romarin, lavande, thym, sauge.
Vous voilà devenu.e un.e véritable passionné.e du 1er Empire ? Alors revenez au printemps : l’impératrice Joséphine y est mise à l’honneur grâce à la reconstitution partielle de sa somptueuse roseraie (plus de 50 variétés de roses).