Chaque mois, nous mettons à l’honneur une commune de la métropole du Grand Paris faisant partie du réseau Vélib’ et vous dévoilons ses secrets. Aujourd’hui, nous filons vers le sud de Paris, direction Montrouge !
Rendez visite à Coluche
Avant d’être l’humoriste connu et adoré des Français, Coluche était avant tout Michel Colucci… Montrougien ! Le fondateur des Restos du Cœur vécut effectivement avec sa mère au 5 avenue Emile Boutroux, au premier étage. Scolarisé à l’école Raymond-Queneau, il traîna également avec ses copains, adolescent, à la Cité de la Solidarité, au 43 avenue de la République.
Malgré son déménagement dans le quatorzième arrondissement, (qui n’était autre que le Petit-Montrouge avant le passage de Napoléon III, il n’y a jamais de hasard), il continua de rendre visite à sa mère régulièrement et resta attaché à la ville qui le lui rendit bien : le centre socio-culturel prend son nom en 1998 et une statue de son emblématique salopette l’honore sur la Place de la Libération.
Paris à l’étroit, Montrouge raccourci
Victor Hugo détestait tellement Napoléon III qu’il lui a consacré trois ouvrages, mais si quelqu’un devait bien lui tenir rancœur, ce seraient les habitants de Montrouge !
En 1860, l’empereur décide d’accroître le territoire parisien et ampute la ville des trois quarts de son territoire et des neuf dixièmes de sa population. Le quatorzième arrondissement parisien que l’on connaît aujourd’hui n’est autre que l’ancien Petit-Montrouge, incluant le cimetière du Montparnasse et la mairie du 14ème arrondissement par exemple.
Une ville de carriers
Jusqu’au XIXe siècle, la ville de Montrouge fut une source de pierre calcaire, utilisée pour construire les monuments et habitations parisiens. Des galeries furent creusées sur une dizaine de kilomètres dans tout le Grand-Montrouge et le Petit-Montrouge : on y extirpait la pierre via des puits d’extraction ou à ciel ouvert. La nuit, les carrières se transformaient en une cour des miracles à l’image du cœur de Paris, une véritable zone de non-droit où voleurs, contrebandiers et prostituées cohabitaient. Les incidents y étaient monnaie courante avec des éboulements à la surface entrainant parfois des décès, qui menèrent à leur progressive fermeture.
Montrouge résistante
De toutes les communes d’Ile-de-France, Montrouge fut l’une de celles qui marqua le plus l’histoire durant la Seconde Guerre mondiale… La ville y abrita une Kommandantur qui avait pris ses quartiers dans la mairie montrougienne, et son dépôt SNCF était vital pour approvisionner et déplacer les troupes de l’occupant.
L’immeuble situé au 47 rue Chaintron, place Jules Ferry, cachait une imprimerie clandestine qui produisait le journal Résistance, un média libre qui devait remplacer le journal Valmy disparu en 1942. La Compagnie des Compteurs, fabrique mondiale de compteurs de gaz, abrita quant à elle de nombreux résistants dont Henri Rol-Tanguy. Ce dernier lança d’ailleurs l’ordre d’insurrection parisienne le 19 août 1944 et la ville fut libérée avant Paris par la deuxième Division Blindée du Général Leclerc.
Deux théories autour du nom Montrouge
Après toutes ces anecdotes qui ont forgé la légende de Montrouge, pourquoi ce nom d’ailleurs ? La première trace de la ville remonte à 1194, sous l’appellation latine “Rubeo Monte”. On suppose que cela est dû à un seigneur de l’époque, Gui II de Montlhéry, ou Gui Ier de Rochefort, surnommé le Rouge, pour sa chevelure rousse.
Mais une théorie, moins romanesque, rappelle que la terre du sol de Montrouge est par endroit argileuse et de couleur rougeâtre. De plus, la ville est située sur un plateau qui sépare les vallées de la Seine et de la Bièvre…
Les rêveurs.es préfèreront probablement imaginer Gui le Rouge parader il y a de cela près de dix siècles et donner son patronyme à la ville.