Vélib’ sur le Nil : à la découverte du Paris égyptien

Il y a 200 ans, Jean-François Champollion déchiffrait les hiéroglyphes et permettait de lever le voile sur la civilisation égyptienne. Aujourd’hui, votre Vélib’ devient une vraie pierre de Rosette : dans la capitale, décryptez les monuments où se cache l’Égypte ancienne, intemporelle et inoubliable.

 

 

Station de départ : station n°2017 Caire – Dussoubs

Station d’arrivée : station n°7109 Place Joffre – Frédéric le Play

Distance parcourue : env. 9,3 km

Durée de la balade : env. 2 h – Ce parcours en ville emprunte des voies partagées avec les bus et les taxis. Pour plus de confort, évitez les heures de pointe !

 

Place du Caire – un quartier aux ambiances égyptiennes

©Guilhem Vellut sur Flickr, Façade place du Caire

 

Première étape de notre « croisière à vélo » : l’emblématique quartier du Sentier, créé après la campagne de Napoléon en Égypte. Là où se trouvent aujourd’hui les rues du Caire, d’Aboukir et du Nil, se tenait auparavant le couvent des Filles-Dieu, fondé, à l’origine, pour les filles de joie repenties… Exit statues de saints ou crucifix, changement de décor ! Observez la façade du 2 place du Caire, vous pouvez y voir le visage de la déesse égyptienne Hathor (3 fois !). Parfois représentée avec une tête de vache, ou seulement avec le disque solaire entre ses cornes, elle était principalement célébrée comme déesse des festivités et de l’Amour. Regardez plus en détail la frise en hiéroglyphes : pas la peine d’essayer d’y déchiffrer un message particulier, ces derniers sont un peu aléatoires car réalisés après le retour de Napoléon de ses campagnes d’Egypte, avant que Champollion ne soit parvenu à craquer leur code !

Descendez la rue du Caire puis la rue Dussoubs sur votre droite. Tournez sur votre gauche rue Greneta puis prenez le boulevard Sébastopol sur votre droite jusqu’à atteindre la place du Châtelet.

 

 

Une oasis en plein Paris – La Fontaine du Palmier à Châtelet

©Selbymay sur Wikicommons, Fontaine du Châtelet

 

Autour de ce splendide bassin, les quatre sphinx ne montent pas ici la garde d’une entrée cachée vers le monde souterrain des morts … mais d’une source d’eau potable et gratuite que l’on doit à Napoléon 1er ! Ce dernier alors en pleine « égyptomania » demande la construction de cette fontaine en 1806. Observez bien cette fine colonne surmontée d’une Victoire en bronze doré et de feuilles de palmier : vous pouvez y voir gravées les noms des conquêtes napoléoniennes (territoriales, pas romantiques).

Prenez la piste cyclable en remontant la rue de Rivoli jusqu’au Louvre.

 

 

« Walk like an Egyptian » au Louvre

©Guillaume Meurice sur Unsplash, Pyramide du Louvre

 

La fameuse pyramide en verre, située dans la cour Napoléon, est devenue un des symboles de la capitale. A l’origine, elle a été construite pour commémorer le bicentenaire de la Révolution avec le projet « grand Louvre ». Commandée par François Mitterrand à l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, la structure est basée sur les proportions de la célèbre pyramide de Khéops. Une légende urbaine voudrait qu’elle soit composée d’exactement 666 losanges, en faisant ainsi l’œuvre du Diable… Filez admirer l’aile Lemercier de la Cour carrée, à l’ouest : Napoléon (toujours lui !) demande en 1806 que des motifs et symboles antiques soient ajoutés à la façade. Cherchez Moïse tenant les tables de la Loi, Isis avec un faucon ou encore Cléopâtre.

Reprenez la rue de Rivoli pour atteindre la place de la Concorde.

 

 

Obélisque mission Louxor, place de la Concorde

©dm1795 sur Flickr, Obélisque, place de la Concorde

 

Il en fallut de l’organisation pour rapatrier cet obélisque, situé initialement devant le temple d’Amon de Louxor ! Choisi en 1830 par Jean-François Champollion, le petit cadeau de Mehemet Ali, vice-roi d’Égypte, a nécessité la construction d’un navire sur mesure pour transporter ses 230 tonnes et 23 mètres de hauteur. Le roi en avait initialement offert un deuxième, auquel François Mitterand renonça définitivement en 1981. Auparavant, sur la place de la Concorde se trouvait une statue de Louis XVI, plus vraiment en odeur de sainteté à l’époque… Un changement s’imposait !

Traversez le Nil, pardon, la Seine, sur le pont de la Concorde puis longez le quai Anatole France sur votre gauche. Tournez à droite rue de Solférino puis à gauche sur le boulevard Saint-Germain. Prenez immédiatement sur votre droite sur la rue de Bellechasse, continuez tout droit sur la rue Vaneau puis remontez sur votre droite la rue de Sèvres.

 

 

Paysan ou amant à la fontaine du Fellah ?

©Siren-Com sur Wikicommons, Fontaine du Fellah

 

Si un fellah signifie « un paysan » arabe, cette statue serait plutôt une représentation d’Antinoüs, favori et amant de l’empereur Hadrien. Décédé dans des conditions mystérieuses à 20 ans, noyé dans le Nil, nul n’a jamais su si le jeune homme est mort accidentellement ou par sacrifice humain « volontaire ».  Ce visage vous semblait familier ? Vous avez l’œil ! Antinoüs est représenté dans bon nombre d’œuvres d’art et reste un des visages les plus célèbres de l’Antiquité.

Regardez cette arche qui évoque l’entrée d’un temple égyptien, vous voyez l’aigle impérial ? Ce dernier a remplacé le disque solaire ailé des Égyptiens, pour afficher un symbole plus connu de tous pendant l’Empire et des fameuses campagnes napoléoniennes.

Reprenez la rue de Sèvres en direction de la station Sèvres-Babylone et tournez tout de suite à gauche sur la rue du Bac, puis encore à gauche descendez la rue de Babylone, jusqu’à rejoindre l’avenue Duquesne, continuez sur rue d’Estrées puis remontez à droite l’avenue Duquesne. Arrivée au niveau de la station de métro « Ecole Militaire » tournez à gauche Place Joffre puis encore à droite sur l’avenue Frédéric le Play. Sur votre gauche, empruntez la rue de Belgrade puis l’avenue Charles Risler sur le Champs de Mars. Faites attention aux piétons, nombreux dans cet endroit.

 

 

Monument des Droits de l’Homme

©Mischmische sur Wikicommons, Monument des droits de l’Homme

 

Dernière étape de notre périple égyptien, le monument des droits de l’Homme et du Citoyen, qui s’inspire directement des mastabas égyptiens, ces édifices funéraires abritant rois et hauts dignitaires des deux premières dynasties. Vous pourrez lire parmi les symboles et les textes qui recouvrent les obélisques la célèbre Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Regardez attentivement les différentes façades du monument des Droits de l’Homme, vous y trouverez de nombreux clins d’œil à la franc-maçonnerie (ouroboros, cadrans solaires, triangles etc).

Déposez votre Vélib’ à la station n°7109 Place Joffre – Frédéric Le Play. S’il vous reste un peu de temps, retournez au Louvre pour visiter l’exposition Pharaon des Deux Terres – L’épopée africaine des rois de Napata.