Paris avant/après à travers le regard des écrivains

La Métropole du Grand Paris a à la fois servi de décor et de source d’inspiration à des œuvres iconiques de la littérature. De Flaubert à Hemingway, en passant par Simone de Beauvoir, ils ont arpenté ses rues, bu des cafés dans ses bistrots et décrit ses quartiers avec passion.

Mais que reste-t-il du Paris décrit par Proust dans « À la recherche du temps perdu » ou des bords de Marne vus par Flaubert ? Aujourd’hui, on vous embarque pour un voyage dans le temps sur les pas de ceux qui ont fait de la région un roman à ciel ouvert.

LE PALAIS ROYAL, COLETTE ET LA NAISSANCE DE LA PARISIENNE

Dans La Vagabonde, Colette évoque une Parisienne indépendante qui trouve dans les rues de Paris un espace d’émancipation. Le Palais Royal, où Colette vivait, est un lieu clé pour comprendre cette liberté.

Colette parle du Palais Royal comme d’un havre de paix. Dans ses écrits, on imagine les promenades tranquilles sous les arcades, où le parfum des roses du jardin flottait dans l’air et où l’on pouvait entendre les oiseaux chanter, mêlés aux discussions feutrées des passants.

Et aujourd’hui : Le Palais Royal tel que nous le connaissons est marqué par un ajout moderne qui attire tout autant les regards : les Colonnes de Buren, ces cylindres rayés, installés dans la cour en 1986, ajoutent une touche contemporaine à cet espace chargé d’histoire. Cette œuvre, qui a fait polémique lors de son installation, aurait sans doute inspiré Colette dont les livres ont parfois suscité de vives réactions en son temps.

Station Vélib’ la plus proche :
🚲 Station – Place du Palais Royal pour un départ vers le monde de Colette et la douceur du Palais Royal.

© Hélène Toutchkov

FAUBOURG SAINT-GERMAIN, PROUST, UN GOUT DE MADELEINE RETROUVE

Le Paris de Marcel Proust, tel qu’il apparaît dans À la recherche du temps perdu, est celui du Faubourg Saint-Germain, un quartier empreint d’élégance et de mélancolie.

Dans ses promenades, l’auteur décrit les rues paisibles du quartier, comme la rue de Varenne, bordée de majestueuses façades d’hôtels particuliers. Les voitures à cheval y circulaient lentement, et les résidents du quartier incarnaient la haute société parisienne. “Les lilas faisaient resplendir les coins des avenues” décrit Proust. En vous promenant dans cette rue, vous pourriez presque sentir, dans l’air, la douceur de ce souvenir fugace qui ramène à un autre temps, comme le parfum d’une madeleine (de Proust).

Et aujourd’hui ? La rue de Varenne conserve une grande partie de son cachet, avec ses élégants immeubles et ses portails imposants. Les hôtels particuliers abritent désormais des ministères et des ambassades, mais l’atmosphère feutrée et élitiste persiste. Les passants d’aujourd’hui croisent les visiteurs du Musée Rodin, situé dans l’ancien hôtel Biron, une adresse incontournable pour ceux qui souhaitent explorer l’art et l’histoire de cette rue qui regorge d’anecdotes.

Station Vélib’ la plus proche :
🚲 Station – Varenne, le point de départ idéal pour une promenade littéraire, entre le passé proustien et le présent dynamique de Paris.

© Alê Perê – Pexels

LE FLORE, SIMONE, ENTRE CAFES ET DEBATS SERRES

Le Café de Flore, situé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, était le lieu de prédilection de Simone de Beauvoir pour ses rencontres intellectuelles. C’est ici qu’elle écrivait, réfléchissait, et débattait avec Jean-Paul Sartre et d’autres figures emblématiques de l’existentialisme.

Le Flore était bien plus qu’un simple café : c’était un centre névralgique où se croisaient artistes, écrivains et philosophes, un lieu où se formaient des idées révolutionnaires, notamment autour des luttes féministes.

Dans Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir évoque souvent cet esprit de liberté intellectuelle qui régnait dans le quartier, où « on allait au Flore comme on entre en religion, en quête de discussions profondes sur l’existence. »

Et aujourd’hui ? L’esprit littéraire perdure aujourd’hui encore dans le quartier grâce au Prix de Flore, qui récompense chaque automne un jeune auteur prometteur. L’anecdote veut que le lauréat ne reparte pas seulement avec un prix, mais aussi avec un verre de Pouilly-Fumé gravé à son nom, qu’il peut remplir gratuitement au Flore pendant un an. Ce prix maintient le lien entre l’héritage littéraire du Flore et son rôle actuel dans la vie culturelle parisienne.

Station Vélib’ la plus proche :
🚲 Station Saint-Germain – Ciseaux, à deux pas du Café de Flore, pour une immersion dans l’héritage littéraire et philosophique de Simone de Beauvoir.

© ayustety – Flickr

MONTPARNASSE, LA BOHEME, LA FETE & HEMINGWAY

Paris est une fête, l’œuvre culte d’Ernest Hemingway, est une véritable ode à la vie de bohème dans les années 1920. Montparnasse, avec ses cafés animés, est au cœur de ses récits.

La Closerie des Lilas était un des lieux phares où Hemingway venait écrire et s’inspirer de la faune artistique environnante. Hemingway y trouvait une atmosphère vibrante, à la fois bruyante et créative.

Et aujourd’hui ? Montparnasse a bien changé. Les ateliers d’artistes ont laissé place à des bureaux, mais La Closerie des Lilas est toujours là. Et elle continue de faire vivre cet héritage culturel en accueillant chaque année un prix littéraire exclusivement féminin qui récompense des écrivaines contemporains.

Pour replonger dans l’atmosphère du Paris d’Hemingway, n’hésitez pas à y faire escale le temps d’un café !

Station Vélib’ la plus proche :

🚲 Station – Port Royal – Hôpital Cochin, à deux pas de la Closerie des Lilas.

© Tim Sackton – Flickr

LES BORDS DE MARNE, FLAUBERT ET LES PREMIERS EMOIS

Dans L’Éducation sentimentale, Gustave Flaubert dépeint les aspirations et les désillusions de son héros, Frédéric Moreau. Parmi les lieux marquants du roman, Nogent-sur-Marne occupe une place particulière. C’est ici que Frédéric, jeune et rêveur, se retire pour réfléchir à sa vie et à son avenir. Flaubert décrit cet endroit comme un havre de paix, propice à la rêverie, loin de l’effervescence de la capitale.

Et aujourd’hui ? Nogent-sur-Marne a bien évolué depuis le XIXe siècle. Si l’on peut encore profiter des bords de la Marne pour une promenade bucolique, la ville a modernisé ses infrastructures et est devenue une banlieue résidentielle dynamique. Le port de plaisance, autrefois un lieu de tranquillité, est aujourd’hui un espace prisé des familles et des amateurs de loisirs nautiques.

Station Vélib’ la plus proche :

🚲 Station – Port – Maurice Chevalier, pour une escapade littéraire le long des bords de Marne, sur les traces de Flaubert.

© Franek N – Flickr

A CHAQUE COIN DE RUE, LE CHARME DES PAGES DU PASSE

Paris et ses environs ont bien changé, mais les récits de ces grands écrivains nous permettent de voyager dans le temps. Que ce soit Montparnasse, Nogent-Sur-Marne ou Saint-Germain-des-Prés, chaque quartier cache encore et toujours des histoires de vie et nous replonge dans les récits des célèbres classiques