Le vélo qui recycle l’air pollué

Choisir le vélo, c’est déjà privilégier un mode de déplacement qui ne pollue pas et ainsi contribuer à réduire la pollution en ville. Mais demain, pédaler pourrait être une manière de « purifier » l’air. C’est en tout cas le concept de cette nouvelle invention du designer Dan Roosegaarde avec le Smog Free Tower.

Ce n’est pas la première fois que les designers s’intéressent à fabriquer un vélo anti-pollution. Le principe n’est pas farfelu quand on sait l’urgence à changer la donne. L’OCDE, Organisation de Coopération et de Développement Économique, vient de publier le 21 mai un rapport qui pourrait contribuer à faire avancer les choses. Dans les 34 pays les plus développés et les deux grands pays émergents que sont la Chine et l’Inde, la pollution atmosphérique est responsable de près de 3,5 millions de décès tous les ans. Egalement, des cancers, maladies cardiaques ou de problèmes respiratoires, tous sont liés à la pollution atmosphérique. Outre l’impact sanitaire considérable, l’OCDE chiffre les pertes économiques correspondant à ces victimes : 3 500 milliards de dollars par an !

Depuis trois ans, Dan Roosegaarde, un inventeur néerlandais ayant déjà mis au point une tour qui filtre l’air et transforme les déchets recueillis en bijoux, a travaillé sur un aspirateur super puissant La Smog Free Tower.

 

Comment ça marche ? La tour envoie des ions chargés positivement dans l’air qui s’accrochent aux particules fines et sont attirés dans le bâtiment lui-même recouvert d’une surface d’ions chargés négativement. Les particules fines sont emprisonnées sont comprimés… puis transformé en bijou ! En compressant fortement la poudre noire obtenue par filtration, l’artiste propose des bagues arborant un petit cube noir qui contient à lui seul la pollution de 1.000 mètres cubes d’air, c’est-à-dire un peu moins d’une demi-piscine olympique.

1 700 milliards de dollars pour l’ensemble des 34 pays membres de l’OCDE (dont la France), près de 1 400 milliards de dollars rien qu’en Chine et 500 milliards de dollars en Inde. Et ces chiffres risquent d’augmenter, ajoute le rapport. Or aujourd’hui, en particulier dans les pays d’Asie où des pics de pollution monstres sont enregistrés, le cycliste doit se placer au cœur de la circulation fleuve qui cause cette pollution… D’où l’idée de l’agence taiwanaise Lightfog d’imaginer un vélo qui serait à même de filtrer la pollution.