Chaque jour, les régulateurs répartissent 4 000 Vélib’ d’une station à l’autre pour permettre au plus grand nombre de disposer d’un vélo. Les usages ont explosé en 2020, ce qui a eu un impact direct sur le travail des agents de terrain. Régulatrice pour Vélib’ Métropole depuis mars 2018, Rose-Marie n’est pas vraiment adepte du face caméra, mais elle a quand même accepté de nous parler de ses missions et des défis qu’elle rencontre au quotidien.
En quoi consiste ton travail ?
Je vide les stations que nous avons identifié comme étant pleines ou risquant de le devenir dans les heures qui suivent et je charge les vélos sur le camion pour les mettre dans d’autres stations, là où je sais qu’il y aura de la demande. Le but, c’est que l’usager puisse avoir un vélo dès le matin et qu’il puisse le reposer facilement. Je travaille avec un logiciel d’intelligence artificielle, qui m’indique où récupérer les vélos et dans quelle(s) station(s) les déposer.
Une fois sur place, j’effectue une « photo station » avec le Centre de Contrôle : je vérifie en direct le fonctionnement de la station et de chaque vélo. Si certains présentent une anomalie (batterie, chambre à air, freins …) je les signale pour que l’information remonte aux équipes de maintenance. Les vélos sont alors verrouillés en bornette jusqu’à l’intervention d’un mécanicien.
Je viens de libérer des espaces dans la station (ndlr : Commandant Rivière, 8ème arrondissement) en récupérant 13 vélos, mais d’après les analyses de notre logiciel elle devrait rapidement se remplir et nous devrons à nouveau intervenir. Nous nous appuyons sur un système qui apprend en permanence et essaye d’anticiper au mieux les besoins des utilisateurs. Le rêve, ce serait de systématiquement ramener le vélo à son point de départ à la fin d’une course ! La réalité, c’est que l’anticipation parfaite du nombre de vélos qui va être pris ou déposé est impossible.
Et puis, nous avons aussi des limitations d’espace sur certaines stations.
Chaque régulateur déplace une centaine de vélos chaque jour, avec des équipes de jour et de nuit puisque Vélib’ fonctionne 24h/24 et 7 jours sur 7. C’est un gros boulot malgré ce qu’on pourrait penser.
Quels sont les défis que tu rencontres dans le cadre de ta mission ?
Dans Paris de jour, la circulation est un véritable souci, et elle devient vraiment compliquée à partir du milieu de matinée. Certains jours, je mets plus de 30 minutes à passer d’une station à celle d’à côté à quelques centaines de mètres. Pendant le confinement, la circulation était plus fluide, période durant laquelle Vélib’ était le seul service de vélo en libre-service opérationnel.
Le stationnement est aussi une contrainte permanente. Même si je fais très attention, je n’ai pas toujours le choix et il m’arrive de gêner la circulation des voitures, ce qui me vaut quelques klaxons et des insultes.
En revanche, c’est agréable quand on rencontre des gens qui nous disent que l’on fait du bon travail. Ça met en avant le travail de l’équipe, et on est content de savoir que l’usager est satisfait.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton travail ?
Avant tout, les collègues que je côtoie au quotidien et leur esprit d’équipe. Il y a de vrais passionnés ici, des gens qui ont soif d’apprendre, de se dépasser. Le rythme est souvent intense alors on se serre les coudes.