Octobre est à peine là que l’on se surprend déjà à vouloir se faire peur… influence de la fête d’Halloween oblige. Avant de se (re)plonger dans nos films/bouquins d’horreur préférés, on part sur les traces des lieux et figures d’épouvante emblématiques de la métropole : frissons garantis 100 % « made in France » !
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© Photo 1&2 : Unsplash / Photo 3 : Pierre Antoine / Photo 4&5 : Wikimedia Commons
Le fantôme de l’Opéra Garnier
Remontons dans le temps, au 28 octobre 1873 précisément, lorsque le conservatoire/opéra de la rue Le Peletier est incendié. Un jeune pianiste perd dans les flammes sa fiancée et son propre visage, totalement brûlé. Désespéré et inconsolable, il se réfugie dans les souterrains de l’Opéra Garnier, alors en pleine construction. La légende raconte qu’il y est resté jusqu’à la fin de sa vie, se consacrant à la création d’un ultime hymne à l’amour.
Depuis, différents évènements inexpliqués ont contribué à alimenter le mystère autour de ce lieu : le 20 mai 1896, le grand lustre de l’Opéra tombe et tue un spectateur assis à la place numéro 13. Par la suite, c’est un machiniste qui est retrouvé pendu, sans corde. Puis une danseuse qui décède après une chute depuis la galerie…
Envie d’aller plus loin ? : l’histoire devient mondialement connue en 1910 grâce à Gaston Leroux qui écrit le fameux roman “Le fantôme de l’Opéra”. L’occasion de se replonger dans des classiques !
J’y file ! : place de l’Opéra, 75009 Paris. Station n°2015 Louis le Grand – Italiens
L’homme rouge des Tuileries
Faisons cette fois un bond encore plus loin dans le passé, jusqu’à la Renaissance. En 1564, Catherine de Médicis rêve d’un palais royal à l’emplacement des fabriques de tuiles situées près de la Seine. Mais un boucher, Jean l’Ecorcheur, refusant d’abandonner son abattoir, joue du fait qu’il connaîtrait certains secrets royaux. On raconte que Catherine de Médicis aurait alors commandité la disparition du fameux boucher, son homme de main, le chevalier de Neuville, étant chargé de la basse besogne. A son dernier soupir, Jean l’Ecorcheur, désormais recouvert du sang qui coule de ses blessures, aurait soufflé qu’on le reverrait et que la reine disparaîtrait “près de Saint-Germain”, poussant celle-ci à fuir toute ville avec cette dénomination. Hasard ou non, l’extrême onction de Catherine de Médicis lui fut donnée par un prêtre répondant au doux nom de… Laurent de Saint-Germain !
Quelques années plus tard, la prophétie se réalise encore lorsqu’on aperçoit un homme rouge la veille du meurtre d’Henri IV et de la mort de Mazarin. La même vision sanglante aurait rendu visite à Marie-Antoinette lors de son séjour aux Tuileries puis à Napoléon 1er quelques semaines avant Waterloo. Cet homme rouge aurait disparu dans les flammes de l’incendie du Palais des Tuileries pendant la Commune, à moins que… vous ne l’ayez croisé depuis ?
Envie d’aller plus loin ? : Nous vous contions déjà cette légende dans une balade parfaite pour frissonner…
J’y file ! : place de la Concorde, 75001 Paris. Station n°1014 Rivoli – Musée du Louvre
Les fantômes du Père Lachaise
Retour à notre époque, où, on ne se mentira pas, les cimetières peuvent rester des endroits de choix pour se faire peur. Celui du Père Lachaise ne déroge pas à la règle avec ses 43 hectares et son lot de fantômes ! En 1997, un historien du rock, Brett Meisner, se fait prendre en photo devant la tombe du célèbre chanteur des Doors, Jim Morrison. Après tirage, surprise : on aperçoit en arrière-plan un homme vêtu de blanc, sosie du génie du rock. A ce jour, aucun montage ou effet spécial n’a été découvert, une sacrée photo souvenir !
Recueillons-nous désormais sur la tombe d’un autre génie, monument national de la langue française, nous voulons parler de Molière. Décédé en 1673, comment les restes du comédien ont-ils pu se retrouver au Père Lachaise, créé en 1804 ?! Il semblerait que sa tombe, tout comme celle de Jean de La Fontaine, ont été transférées lors de l’ouverture de ce nouveau cimetière pour lui donner un peu plus d’attractivité. Quant à savoir s’il s’agit réellement des restes des deux hommes de lettres, nul ne peut l’affirmer, tant les déménagements réalisés à l’époque ne pouvaient garantir avec certitude à qui appartenaient les os déplacés. Filez, si vous l’osez, sur la tombe de la Comtesse Demidoff : elle serait, selon certaines légendes, un accès direct aux Enfers.
Envie d’aller plus loin ? : d’autres tombes du Père Lachaise regorgent de mystères et méritent votre visite…
J’y file ! : 6 rue du repos, 75020 Paris. Station n°11021 Charonne – Pierre Bayle
Le plus vieux cimetière de Paris, les Catacombes
Lieu impressionnant par la solennité et le silence qui y règnent, les souterrains de Paris fascinent par leur territoire de plus de 300 km et les ossements de générations de Parisiens qu’on peut y voir encore aujourd’hui ; labyrinthe sous la ville, seuls 2 kilomètres sont ouverts au public… Déjà au XVIIème siècle, lorsqu’ils n’étaient encore que des carrières[1], un certain César s’était illustré en proposant au chaland de découvrir l’antre du Diable en échange de 40 ou 50 pistoles. Par la suite, pour des raisons de salubrité publique, les carrières seront réutilisées pour vider les cimetières parisiens trop pleins. Ce monde souterrain, dont seule une infime partie est accessible, attise tous les fantasmes. De tous temps les Catacombes attirent les visiteurs interdits. Si certains s’y rendent pour s’encanailler, pratiquer des actes de vandalisme ou des rituels sataniques, d’autres y voient un espace d’expression intemporel pour dénoncer les travers d’en haut et recouvrent les murs de fresques, dessins ou inscriptions. Pour les fanas d’anecdotes historiques croustillantes, sachez que de nombreux personnages historiques y ont été transférés au fil des ans : un certain Robespierre, Danton, Charles Perrault ou encore le chimiste Lavoisier.
Envie d’aller plus loin ? : regardez ce documentaire passionnant sur les souls-sols méconnus de la capitale et qui retrace l’histoire des Catacombes de Paris !
J’y file ! : 1 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, 75014 Paris. Station n°14005 René Coty – Place Denfert-Rochereau
Les Ecorchés du musée Fragonard de l’école vétérinaire de Maisons Alfort
Si pour beaucoup, le nom Fragonard évoque plutôt les effluves de parfum, moins nombreux sont ceux qui connaissent l’étrange cabinet de curiosité de son homonyme, abrité au sein de l’école vétérinaire de Maisons Alfort ! Dès son ouverture en 1766, il est réputé pour la richesse et la qualité de sa collection scientifique sur des parties de corps humains et d’animaux. Les universitaires du monde entier s’y pressent, succès qui vaudra d’ailleurs à la collection d’être pillée au fil des ans. Il faut dire que le musée dévoile pas moins de huit salles où l’on peut encore découvrir les anciens bocaux remplis de formol, squelettes divers et variés, ou organes séchés… La plus célèbre pièce est celle des 21 écorchés de Fragonard, où hommes et animaux momifiés ont ensuite été enduits d’une résine spéciale pour les conserver à travers le temps. Le processus d’embaumement fut si recherché pour l’époque que l’on n’en découvrit les secrets qu’après la canicule de 2003.
Envie d’aller plus loin ? : amoureux des sciences, écoutez le podcast réalisé par Radio France sur cet étrange cabinet de curiosités qui ne vous laissera pas indifférent !
J’y file ! : 7 avenue du Général de Gaulle, 94700 Maisons-Alfort, France. Station n°47005 Ecole Vétérinaire
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© Photo 1&2 : Unsplash / Photo 3 : Pierre Antoine / Photo 4&5 : Wikimedia Commons
[1] Carrière : terrain d’où l’on extrait les pierres, le sable, etc., nécessaires à la construction. (définition extraite du CNRTL)