Balade au fil de l’eau : la Seine et ses canaux

Durée : 2h00
Difficulté : Facile

Pour bien recommencer la belle saison et prendre enfin un grand bol d’air frais et de soleil, nous vous proposons un itinéraire historique le long de la Seine et de ses canaux. Du centre de Paris jusqu’à Pantin, une balade pleine de détours et d’histoires oubliées.  

Découvrez une facette inattendue de la ville. A Vélib’ mécanique ou électrique, à vous de voir ! 

A voir : La place de la Bastille, le Pont Neuf, le Square du Vert Galant, l’Ile de la Cité, l’Hopitâl Saint-Louis,  Pantin…

Les Iles et la Seine 

C’est de la station Quai de l’Horloge-Pont Neuf, que nous démarrons la balade, sur des îles qui aujourd’hui n’existent plus. Le Pont Neuf a été construit sur des îlots dont le plus célèbre était l’île aux juifs, où, en 1 314, Jacques de Molay, grand maître des Templiers fut brûlé vif et sa famille maudite. 

Pour se remettre de l’anecdote macabre nous faisons un petit tour du square du Vert Galant : hommage à Henri IV dont la statue équestre nous regarde de haut. De là, nous traversons l’Île de la Cité, centre politique et religieux du vieux Paris, encore bien visible dans sa disposition urbaine d’alors avec le Palais du Roi (aujourd’hui le Palais de Justice) et la cathédrale Notre-Dame de Paris. 

L’île Saint-Louis, dans sa beauté plus discrète et silencieuse, nous laisse passer entre ses immeubles vieillissants. Nous empruntons maintenant le Pont Marie et descendons sur les quais.  

Pour mieux profiter des quais, vous pouvez déposer vos vélib’ à la station Hôtel de Ville – Pont Marie et vous détendre à l’ombre des platanes qui veillent au long de la Seine. 

Avec un peu d’imagination, nous pouvons observer La Tour Barbeau de l’enceinte de Philippe Auguste sur la rive droite reliée à la tour Saint-Bernard sur la rive gauche par des chaines posées sur des bateaux installés au milieu du fleuve qui empêchaient des incursions à partir du fleuve.

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Le canal Saint-Martin 

Nous remontons maintenant vers la place de la Bastille en passant par le port de l’Arsenal. 

Ce canal placide et verdoyant, avec ses bateaux bien ordonnés, faisait partie de l’ancien lit de la Seine qui formait un méandre le long des grands boulevards. Cela avait créé cette zone marécageuse – d’où le nom de Marais – qui fut asséchée au XIème siècle.

Nous en profitons pour faire une pause à la station Bastille-Biscornet et nous découvrons que le port de l’Arsenal est aussi le départ souterrain du canal Saint-Martin qui remonte le boulevard Richard Lenoir pour revenir en surface près de la rue du Faubourg-du-Temple. 

Le canal fut enterré de 6 mètres lors des grands travaux haussmanniens pour privilégier le trafic routier et le passage des troupes dans les faubourgs ouvriers rebelles. Eh oui, le XIème arrondissement était un quartier ouvrier !

Si l’on sait où regarder, on peut encore apercevoir le passage de l’eau, grâce à des puits grillagés pour le passage de l’air et la lumière.

C’est sous Napoléon 1er qu’est créé le canal Saint-Martin relié au canal de l’Ourcq : il fallait approvisionner en eau potable et marchandises la capitale en expansion. C’est à la même époque que furent construits les fameux greniers de Paris, pour stocker les réserves de blé. 

Nous continuons notre balade, le long du canal Saint-Martin en passant à côté de l’hôpital Saint-Louis, création d’Henri IV pour éloigner les malades lors d’épidémies. À l’époque ce quartier était à la campagne ! Si nous faisons attention, nous pouvons voir comment le canal passe entre deux collines, celles de Montmartre et Belleville. 

Peu après l’Hôtel du Nord, rendu célèbre par le roman et le film de Marcel Carné de 1938, il existait le gibet de Montfaucon (qui a fonctionné du Moyen-âge au XVIIème siècle) qui avait une « capacité » de 50 pendus relevant de la justice royale. Une atmosphère spectrale devait régner en ces lieux, avec leurs nuées de corbeaux. 

Il nous semble entendre autour de nous les vers de La ballade des pendus de François Villon. 

La balade continue et nous arrivons à la limite du Paris du XVIIIème siècle : la Rotonde de la Villette en face du bassin qui relie le canal Saint-Martin et le canal de l’Ourcq.

Avant de continuer vers le canal de l’Ourcq, le bassin est l’idéal pour une pause ensoleillée ou pour une partie de pétanque ou de ping-pong. Il suffit de laisser vos vélib’ à la station Euryale Dehaynin – Loire et choisir entre les terrasses au bord de l’eau ou les terrains de jeu à l’ombre des arbres.

 

Le canal de l’Ourcq

Alimenté par les eaux de la Marne, le canal de l’Ourcq a beaucoup changé depuis sa création. Les péniches de pondéreux (matériaux de fort poids) vers les ports de Paris, ont été remplacées par des croisières fluviales. L’ancienne zone industrielle (raffinerie de sucre, greniers, apport de charbon,) est transformée en bureaux et immeubles modernes. Les abattoirs de la Villette, dont témoignent encore la grande Halle de la Villette, la Fontaine aux Lions ou encore divers pavillons, ont laissé la place à la Cité des Sciences et de l’industrie, le parc, la Philharmonie…

Nous voilà arrivés à Pantin : il est temps de souffler un peu, la balade a été dense. Les Grands Moulins de Pantin s’imposent sur la ligne de l’horizon. Construits en 1884 au croisement du canal et des chemins de fers, ces moulins arrivaient à produire 190 000 tonnes de farine par an et permettaient ainsi d’alimenter la capitale. Aujourd’hui, ils ont été réhabilités en immobilier tertiaire et abritent les bureaux de BNP Paribas.  Si leur fonction a changé, le charme de leur architecture continue de séduire et de donner au quartier une continuité historique.

Nous reposons nos Vélib’ pour la dernière fois à la station Quai de l’Aisne – Général Leclerc. 

P.S. : pour les plus sportifs, le trajet peut continuer sur la longue piste cyclable qui suit le canal, vers Bobigny et le parc de Sevran. 

Station Bobigny : Anatole France – Jean Lolive