5 lieux emblématiques des Années folles

Ah, les Années folles, cette effervescence post Grande Guerre, où tout Paris devient une fête… Avant de vous élancer dans notre balade à vélo dédiée sur cette thématique, nous vous révélons les secrets des lieux clés de cette période.

 

Découvrir Gatsby à La Closerie des Lilas

Avant le milieu du 19e siècle, la Closerie des Lilas n’était qu’une guinguette où les Parisiens se retrouvaient pour danser le quadrille. Les Années folles lui donnèrent ses lettres de noblesse en l’instaurant comme un haut lieu de l’intelligentsia américaine où les plus grands s’y côtoyèrent : Henry Miller, Fitzgerald et Hemingway.

Les mardis de la Closerie devinrent un véritable rendez-vous : les intellectuels de l’époque s’y retrouvaient pour confronter leurs opinions et partager leurs poèmes. La légende raconte que c’est sur la terrasse que Gatsby le Magnifique fut lu à Hemingway par Fitzgerald et que Tristan Tzara et André Breton s’y fâchèrent, mettant fin au dadaïsme et poussant l’auteur de Najda à créer le surréalisme.

Où ? 171 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris

🚲 Station Vélib’ n°5029 George Bernanos – Port Royal

 

Sans Rotonde, point de Kiki !

La Rotonde n’était qu’un bistro ouvrier à son ouverture, en 1903 ! Repris par Victor Libion, elle devint très vite un des lieux les plus fréquentés durant les Années folles et forgea des légendes : en 1918, Alice Prin y rencontra le peintre polonais Maurice Mendjisky qui lui donna le surnom de Kiki. Elle en fit son nom de modèle et de femme libre, devenant une figure incontournable de la vie parisienne.

Hemingway rendit hommage au lieu dans Le soleil se lève aussi, publié en 1949 : « Le taxi s’arrêta en face de la Rotonde. Quel que soit le café de Montparnasse où vous demandiez à un chauffeur de la rive droite de vous conduire, il vous conduira toujours à la Rotonde ». C’est dire si le café était connu et renommé…

Où ? 105 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris

🚲 Station Vélib’ n°6007 Bréa Raspail

 

La Coupole ou Les yeux d’Elsa

Autre café emblématique des Années folles : la Coupole. Inaugurée en décembre 1927, pas moins de 3 000 invitations furent lancées conviant le tout Paris qui y répondit avec ferveur : dès minuit, 1 200 bouteilles de champagne étaient consommées !

Sa décoration en fait un des vestiges de cette période si particulière : chaque colonne est peinte par un peintre en vogue de l’époque. On y retrouve Matisse, Léger, Kisling ou encore Chagall dont la renommée n’est plus à prouver. D’autres furent ornées par des créations d’artistes, eux, tombés dans l’oubli (Louis Lapatie, David Seifert, Alexandre Aufray). Ces différentes fresques permirent de transformer ces piliers en monuments historiques !

En 1928, la Coupole vit la rencontre d’un des couples les plus emblématiques de la littérature : Aragon et Elsa Triolet.

Où ? 102 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris

🚲 Station Vélib’ n°6007 Bréa Raspail

 

Des poèmes de Desnos sur les serviettes du Jockey

Situé à l’angle de la rue Campagne Première et du boulevard du Montparnasse, aujourd’hui simple immeuble, le Jockey fut créé en 1923. Première boîte de nuit du quartier, les personnalités phares des Années folles s’y retrouvaient.

Treize, l’amie de toujours de Kiki de Montparnasse, raconte : « Au Jockey, on était comme une grande famille, avec des gens de toutes les couleurs et venant du monde en­tier. On arrivait en bande, mais chacun payait tou­jours son verre ». Kiki en devint l’attraction numéro une et y chantait, débutant chacune de ses représentations par Les filles du Camaret tandis que Robert Desnos y écrivait des poèmes sur des serviettes en papier.

 Où ? 146 boulevard du Montparnasse, 75014 Paris

🚲 Station Vélib’ n°6010 Chevreuse – Montparnasse

 

Faire un boeuf (sur le toit)

Nous quittons Montparnasse pour filer près des Champs-Elysées, au Bœuf sur le Toit ! Créé en 1922, Picasso, Dior, Joséphine Baker, Aragon ou encore Kiki de Montparnasse s’y retrouvaient avec le propriétaire des lieux, Jean Cocteau en personne. On y venait pour écouter un jazz comme joué aux Etats-Unis.

L’expression « faire un bœuf » existe grâce au Bœuf sur le Toit : les musiciens de jazz y improvisaient ensemble, après leurs scènes, de manière simple et décontractée. Quelques années plus tard, le Boeuf sur le Toit fut un des restaurants préférés d’Edith Piaf… Du jazz à la Môme, après tout, il n’y a que quelques notes de musique.

 Où ? 34 rue du Colisée, 75008 Paris

🚲 Station Vélib’ n°8050 Boétie-Ponthieu