Ah, la Saint-Valentin… On en entend parler, re-parler, on nous rebat les oreilles avec cette fête en prenant exemple sur des couples d’anthologie. Mais certains ne brillent pas pour la pérennité de leurs relations, loin s’en faut.
Roméo & Juliette de Shakespeare
Cette tragédie de Shakespeare reste le symbole de l’amour passionnel par excellence. Mais petit détail que chacun semble omettre : Roméo et Juliette se suicident tous les deux. Les histoires d’amour finissent mal en général mais tout de même, ils n’étaient que des adolescents. Un peu tôt pour finir sa vie de la sorte, même sous le joug de la passion.
De plus, nous ne sommes pas sûrs de la sincérité de l’amour de Roméo pour Juliette : la pièce s’ouvre tout de même sur les soupirs du héros pour une autre femme, Rosaline, qui le repousse… Roméo était-il en soi amoureux de l’amour, du drame, du tragique, de l’idée de braver les interdictions familiales ou bel et bien épris de Juliette ? Le mystère perdure.
Morale : Méfions-nous des amours type feu de paille et ne mêlons pas nos familles à nos histoires de cœur.
Julien Sorel et Madame de Renal de Stendhal
Tout commence, chose rare, dans une petite bourgade de France et de Navarre : Verrières, en Franche-Comté. Précepteur des enfants de Madame de Renal, Julien Sorel décide un beau jour de parfaire l’éducation de cette dame mais sur un registre plus sentimental. Suite à des rumeurs courant sur la nature de leur relation, il est renvoyé et part persuadé que son amante est indifférente à sa situation.
Il refait alors sa vie auprès du Marquis de la Mole et tombe amoureux de sa fille. Le mariage semble prêt à être lancé lorsqu’une lettre écrite par Madame de Renal révèle au futur beau-père la vie passée de Julien… Celui-ci s’oppose ainsi à l’union.
Loin d’être mesuré, Julien décide d’aller tirer sur son ancienne maîtresse en pleine messe. Alors qu’il s’agissait au départ d’un simple problème de communication, cette histoire d’amour finit donc sur une tentative de meurtre puis sur l’exécution de Julien Sorel. Il aurait voulu faire pire, il n’aurait pas pu.
Morale : L’important dans toute relation reste de verbaliser ses émotions et ses attentes.
Cyrano de Bergerac et Roxane d’Edmond Rostand
Cyrano est un homme brillant mais affublé d’un nez immense (“Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule !”). Son appendice aurait au moins pu lui donner le flair de ne pas se fourrer dans des guêpiers.
N’osant déclarer son amour éperdu à sa cousine Roxane, il se retrouve à griffonner des lettres passionnées pour un autre, Christian de Neuvillette, épris d’elle. Ce dernier, le seul un tant soit peu lucide dans cette histoire, finira par comprendre que Roxane n’aime en réalité que l’esprit de Cyrano. Doté d’un nez de taille raisonnable mais d’une certaine tendance au drame, Christian courra au combat se faire tuer.
Des années plus tard, Roxane comprendra que Cyrano était le véritable auteur des lettres. Cyrano meurt dans la foulée mais “rassuré” de savoir que la vérité est rétablie. En définitive, la taille du nez de Cyrano aura permis à trois personnes de passer à côté de leur vie.
Morale : Un complexe physique ne doit jamais vous empêcher de déclarer votre flamme.
Tomber amoureux, de toute manière, c’est comme n’importe quelle chute : cela ne se prévoit pas, cela nous tombe dessus sans crier gare et il faut l’accepter. Dans ce qui nous fait le plus peur, se cachent très souvent les plus belles aventures et des souvenirs magiques… Un peu comme lorsque l’on apprend à faire du vélo. On craint la chute mais au final, conservons-nous en mémoire nos multiples balades ou nos rares mésaventures ?