Vendredi soir : on ferme son ordi, on boucle son sac, et on passe en mode échappée belle. Ce week-end, pas besoin d’embarquer pour Lisbonne ni de faire la queue à l’embarquement low-cost. On sort son vélo, on gonfle ses pneus… et on file voir du pays.
Entre paysages fluviaux, patrimoine royal et forêts bucoliques, l’Île-de-France et ses alentours regorgent de pépites à découvrir à vélo. Que vous partiez seul, en duo ou en peloton, voici 4 idées de week-ends dépaysants, avec ou sans TER mais toujours pleins d’air frais, de surprises… et de bons coups de pédale.
1. La sportive : cathédrale, madeleines et guinguette
La Véloscénie, c’est un peu la route 66 des cyclistes franciliens. Reliant Paris au Mont-Saint-Michel, il faut s’attendre à avaler 450 km sur son deux-roues. Un sacré programme qui demande des mollets d’acier… et un peu plus qu’un week-end. , On coupe donc la balade en quatre et on opte pour l’un de ses plus beaux tronçons : Épernon > Chartres > Nogent-le-Rotrou : la balade parfaite pour transpirer (un peu) et se cultiver (beaucoup).
Le samedi, on file direction la majestueuse cathédrale de Chartres, on flâne dans les ruelles médiévales, puis on s’offre un verre au bord de l’Eure. Le repos (bien mérité) se prend toujours à Chartres, au camping pour les plus aventureux ou dans une chambre d’hôte douillette (avec vue sur les flèches illuminées) pour les autres. Le dimanche, on reprend la route vers le Perche, et on s’arrête goûter une madeleine à Illiers-Combray, petit clin d’œil à Proust. Puis on termine en beauté à Nogent-le-Rotrou pour visiter son Collège Royal et Militaire avant de reprendre le train pour Paris.
Infos pratiques :
- Gare de départ : Épernon (comptez environ 45 minutes en TER depuis Paris-Montparnasse)
- Gare d’arrivée : Nogent-le-Rotrou
- Distance : 114 km
- Dénivelé positif : environ 800 m
- Niveau : sportif
- Nuit : Chartres (campings, hôtels, maisons d’hôtes « accueil vélo »)
2. La fluviale : impressionnisme, ornithologie et éclaboussures
Direction plein Ouest, au fil de la Seine, pour une escapade digne d’un tableau de Monet ! Depuis Paris, on suit les berges du canal Saint-Denis et on pédale dans une véritable galerie d’art à ciel ouvert. La Street Art Avenue laisse vite place aux lumières impressionnistes de Chatou, Poissy ou La Frette-sur-Seine et leurs paysages immortalisés par Renoir ou Pissarro.
Après une nuit à Verneuil-sur-Seine, le dimanche vous mène à travers la réserve ornithologique de l’île Aumône, puis au sublime village de La Roche-Guyon et enfin à Giverny, au cœur des magnifiques jardins de Claude Monet.
Infos pratiques :
- Départ : Paris (canal Saint-Denis puis halage Seine)
- Arrivée : Vernon (retour en TER vers Paris Saint-Lazare, comptez environ 50 min)
- Distance : 150 km (2×75 km)
- Dénivelé positif : ~400 m
- Niveau : confirmé (rythme tranquille mais bonne endurance requise)
- Nuit : Verneuil-sur-Seine (hôtels ou chambres d’hôtes)

3. La culturelle : châteaux de la Loire, De Vinci et jardins à la française
Ce week-end, on la joue Léonard de Vinci en cuissard. Depuis Blois, on pédale à travers les vignobles, les tourelles et les forêts de la Loire, direction Amboise, puis Tours. Au programme, un itinéraire pépouze et des paysages de carte postale.
Après une balade au Festival des Jardins (qui se tient entre les mois d’avril et de novembre) ou une mini-croisière sur la Loire à Chaumont, on passe la nuit à Amboise, en pleine immersion dans les souvenirs de Léonard de Vinci (et son Clos Lucé, évidemment). Le dimanche, on termine tranquillement jusqu’à Tours en longeant le fleuve et en essayant de rester concentré sur la route malgré la beauté des façades gothiques et des tourelles.
Infos pratiques :
- Départ : Blois (en TER depuis Paris Austerlitz, comptez 1h20)
- Arrivée : Tours (retour en TER – 2h – ou TGV – seulement une heure mais pensez à réserver une place à 10 euros pour votre fidèle destrier)
- Distance : 72 km (option Cheverny +30 km, Chambord +40 km si les jambes suivent)
- Dénivelé positif : ~300 m
- Niveau : facile (un week-end à vélo francilien accessible aux familles)
- Nuit : Amboise (gîtes, hôtels, chambres d’hôtes, options « Accueil Vélo »)

4. La bucolique : canaux vénitiens, écluses et ponts suspendus
Cap au sud-est pour un itinéraire le long des canaux du Loiret. Depuis Montargis, on suit la Scandibérique, qui nous guide au fil de l’eau entre maisons éclusières, églises romanes et vieilles fabriques. À peine parti, on flâne déjà dans le vieux centre et ses canaux fleuris qui donnent à Montargis un faux air de Venise à la française. Puis on pédale le long du canal de Briare pour rejoindre Montbouy, où l’on fait une halte à la Maison Prodigieuse.
Plus loin, on longe les Sept Écluses de Rogny avant de traverser la Loire sur son pont métallique. Après une nuit à Briare, on roule vers notre dernière étape, entre bancs de sable, hérons cendrés et petits châteaux abandonnés (le dépaysement nous rend poètes). Et à Saint-Brisson-sur-Loire, on grimpe jusqu’à la forteresse avant de redescendre doucement jusqu’à Gien, célèbre pour sa faïencerie — et sa vue imprenable sur la Loire.
Infos pratiques :
- Départ : Montargis (accès en TER depuis Paris Bercy, environ 1h)
- Arrivée : Gien (retour en TER vers Paris Bercy, comptez 1h30)
- Distance : 75 km (2x ~37 km)
- Dénivelé positif : ~300 m
- Niveau : débutant ++ (un parcours plat, mais avec quelques longueurs)
- Nuit : Briare (hôtels, chambres d’hôtes ou gîte « Accueil Vélo »)
Que vous soyez mollet d’argent ou un novice de la petite reine, ces échappées belles à deux-roues vous tendent les bras. Il ne vous reste plus qu’à enfiler votre casque, remplir vos sacoches latérales, préparer un bon casse-croûte, et tailler la route !