« Ils font Vélib’ » : le déploiement des stations avec Josselin

Le service Vélib’ Métropole, ce sont aujourd’hui plus de 1 430 stations réparties dans 59 communes du Grand Paris, soit 450 km² de territoire couvert. De nouvelles stations sont régulièrement ouvertes à la demande des collectivités pour renforcer le maillage et fluidifier la mobilité douce de toutes et tous dans la métropole du grand Paris.

Chaque future station demande plusieurs mois d’installation entre étude de faisabilité, démarches administratives, travaux de génie civil ou encore électrification. Responsable des stations depuis décembre 2017, Josselin a accepté de nous parler de ses missions et des défis qu’il rencontre au quotidien.

En quoi consiste ton travail ?

Ma principale mission est de déployer les stations Vélib’, qui sont commandées par le SAVM (Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole), qui représente les collectivités qui ont décidé de faire bénéficier leurs habitants du service. Je prends donc en charge l’étude d’implantation des stations avec l’équipe technique du Syndicat, puis l’approvisionnement du matériel, la relation avec les différents fournisseurs et prestataires, et l’avancement des travaux jusqu’à l’ouverture de la station au public.

Une fois les stations opérationnelles, j’en assure le bon fonctionnement et je définis les bonnes pratiques de maintenance des stations avec mon équipe d’experts techniques. On fait le lien entre les équipes support et les équipes terrain.

En complément, je gère le stock des pièces détachées, le suivi des réparations de pièces, de l’exécution du cahier des charges, les interventions de réparation du mobilier à la suite d’accidents et tout ce qui est lié à la vie du parc de mobilier urbain Vélib’.

Enfin, j’ai un travail de R&D pour apporter des évolutions techniques aux produits afin d’améliorer la performance de notre système (développement Station +, R&D stations autonomes en énergie, …) et la durabilité des stations.

Quelles sont les étapes de la mise en place d’une station ?

Le délai d’installation d’une station est d’environ 8 mois.

Avant toute installation, le SAVM nous transmet une adresse, arrêtée par la commune sur le territoire de laquelle la station est demandée.

La première étape à notre charge, en tant que prestataire, consiste à vérifier si nous pouvons installer la station à l’adresse fournie par notre donneur d’ordre, le SAVM. On étudie la faisabilité technique, en vérifiant notamment l’emplacement des réseaux existants dans les sous-sols pour nous assurer qu’on peut y intégrer les raccordements électriques. On étudie également l’environnement, pour définir précisément l’implantation et la dimension de la station.

Une fois la faisabilité technique validée, diverses démarches administratives sont ensuite nécessaires avant de démarrer. Les travaux de génie civil, qui durent environ deux mois, ne peuvent pas démarrer sans celles-ci.

Dès lors que la station est installée, l’exploitant du réseau électrique intervient pour effectuer les raccordements électriques et la mise en tension.

Une fois l’ensemble de ces étapes terminées, la station peut être mise en service, c’est-à-dire ouverte au public.

Comment détermine-t-on le nombre de bornettes par station ?

Deux aspects sont considérés pour déterminer la capacité d’accueil d’une station :

  • L’étude d’opportunité réalisée par notre service d’analyse de données, qui s’appuie sur la localisation de la station prévue. En nous appuyant sur le cycle de vie de stations existantes similaires, nous déterminons le nombre de bornettes nécessaire au bon fonctionnement de la station envisagée.
  • L’espace disponible et alloué par les responsables de voirie à l’implantation d’une station.

Nous nous adaptons ensuite au mieux afin d’associer ces deux visions et proposer l’implantation la plus adaptée. Les stations sont composées en moyenne de 32 bornettes.

Pourquoi l’ouverture d’une station peut prendre du retard ?

Certaines stations sont fermées sur des périodes plus longues que ce que nous pouvons prévoir en raison :

  • De décalage dans la réalisation de travaux d’aménagement sur la voirie,
  • De délais administratifs ou d’évènements indépendants de notre volonté avant réalisation des travaux.
  • De plus, les travaux d’électrification des stations sont complexes et impactés par les conditions climatiques, ce qui peut entrainer des délais supplémentaires dans la mise en service des stations.

La majorité des chantiers se déroule sans décalage mais des aléas peuvent s’imposer à nous, qui sont indépendants de notre volonté.

Quels sont les défis que tu rencontres au quotidien ?

Le gros défi du déploiement Vélib’ au départ est le nombre de travaux à réaliser simultanément. Avec plus de 70 chantiers démarrés par semaine au plus fort du déploiement, l’organisation a réellement été la clé pour garder un rythme de déploiement soutenu, qui depuis est devenu viable.

Dorénavant, le plus gros défi se situe sur le nombre de stations en exploitation. Lorsque l’on détecte une amélioration potentielle de l’infrastructure, il faut appréhender un déploiement sur 1450 stations et/ou les 40 000 bornettes qui composent ces stations.

Tout prend une envergure exceptionnelle !