5 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur Suresnes

« Nul ne sort de Suresnes qui souvent n’y revienne ». Telle est la devise de la ville, prononcée par Henri IV en 1593. Comme Stéphane Bern, on vous emmène dans les Secrets d’Histoire de Suresnes.

 

La cité-jardin

Concept théorisé par l’urbaniste britannique Ebenezer Howard, la cité-jardin s’oppose à la ville industrielle de l’époque et donne aux cités des allures utopistes. Réalisée par les architectes Alexandre Maistrasse, Julien Quoniam et Félix Dumail, la cité-jardin de Suresnes est une des plus grandes d’Île-de-France proposant de nombreuses infrastructures comme des bains, un théâtre et des écoles.

Derrière les noms des rues (Aristide Briand, Woodrow Wilson, Abbé Pierre…) se cache aussi une volonté humaniste. Les noms ont été choisis pour rendre hommage « aux penseurs et aux hommes d’État qui ont tendu à l’humanité le flambeau qui doit la guider vers la paix définitive et la fraternité des peuples ». Classe.

 

La cité-jardin de Suresnes

 

Le Mont Valérien

Ancien lieu de pèlerinage, la légende dit qu’un oracle y aurait prédit sa fin tragique à Henri IV. La forteresse y sera construite sous ordre d’Adolphe Thiers afin de protéger Paris de la Prusse en 1870 – ce même fort jouera d’ailleurs un rôle clé dans la défaite de la Commune de Paris un an plus tard.

Le Mont Valérien devient tristement célèbre pendant la Seconde Guerre mondiale : les nazis en feront le premier lieu d’exécution où plus de mille résistants et otages seront fusillés. Jusqu’à 45 soldats pouvaient composer le peloton d’exécution et un fusil à blanc était distribué sans que l’on ne sache à qui. Une ruse militaire afin d’atténuer la culpabilité des tireurs.

 

Le Mont Valérien

 

Le cimetière américain

Sur le versant est du Mont Valérien, un cimetière est créé à la demande des Etats-Unis en 1917. Les cimetières militaires sont implantés généralement près des champs de bataille mais celui-ci diffère : il est en réalité proche des hôpitaux parisiens où étaient soignés les soldats américains.

La France concède gratuitement et à perpétuité aux Etats-Unis ces trois hectares où reposent 1541 soldats de la Grande Guerre (dont la majorité sont décédés de la grippe espagnole) et 24 soldats inconnus pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela en fait le seul cimetière européen à rassembler les victimes des deux guerres.

 

Le cimetière américain de Suresnes

 

Le théâtre Jean Vilar

Nous évoquions la cité-jardin et son fameux théâtre. Au départ inauguré sous le nom de « Centre de loisirs Albert Thomas » en 1938, celui-ci proposait des activités culturelles aux habitants de la cité-jardin.

En 1951, Jean Vilar quitte le palais de Chaillot, alors occupé temporairement par l’assemblée générale de l’ONU, pour le théâtre de Suresnes. Il y héberge sa troupe et y donne les premières représentations du Cid. De grandes figures du théâtre français y jouent comme Gérard Philippe, Maria Casarès ou encore Philippe Noiret. Le théâtre prendra alors le nom de Jean Vilar afin de lui rendre hommage.

 

Le théâtre Jean Vilar

 

La demeure Worth

Entre 1865 et 1869, une propriété de 15 000 m2 est construite pour Charles Frederick Worth, un des fondateurs de la haute couture parisienne (on lui doit notamment les concepts de mannequin vivant et de modes de saison). La façade rappelle les châteaux médiévaux et les palais florentins de la Renaissance alors que les espaces intérieurs et les jardins jouent sur l’opulence et le fantasque.

La demeure et le parc seront détruits pour y construire l’actuel hôpital Foch dans les années 30 : seuls demeurent le pavillon de style anglo-normand et le pavillon d’entrée avec sa grille-porte surmontée de deux escargots, l’emblème du couturier.

 

La demeure Worth (ancien hôpital Foch)

 

Téléchargez l'app Bonjour RATP